
Vous connaissez certainement Georges Sand, mais saviez-vous que son vrai nom était Aurore Dupin?
Et qu’en plus de ses pièces de théâtre et de ses célèbres romans comme « La mare aux diables », « Consuelo » ou « La petite Fadette », elle avait aussi écrit quelques magnifiques poèmes, la plupart adressés à sa petite-fille, prénommée comme elle Aurore?
Dans la famille Dupin, je vous raconterai sûrement un jour l’histoire de Louise Dupin (1706-1799), arrière grand-mère par alliance de Georges Sand, patronne de Rousseau qui fut son secrétaire, grande philosophe des Lumières et pionnière du féminisme.

Le Poème « A Aurore » est extrait des Contes d’une grand-mère (1873). Vous pouvez en entendre sur France Culture une lecture avec un extrait d’interview de sa petite fille, Aurore Sand.
A Aurore
La nature est tout ce qu’on voit,
Tout ce qu’on veut, tout ce qu’on aime.
Tout ce qu’on sait, tout ce qu’on croit,
Tout ce que l’on sent en soi-même.
Elle est belle pour qui la voit,
Elle est bonne à celui qui l’aime,
Elle est juste quand on y croit
Et qu’on la respecte en soi-même.
Regarde le ciel, il te voit,
Embrasse la terre, elle t’aime.
La vérité c’est ce qu’on croit
En la nature c’est toi-même
J’ai aussi découvert cette magnifique lettre écrite par George Sand à Alfred de Musset, l’un de ses grands amours, magnifiquement mise en musique par Céline Dion en 2007.
Prends ça dans les dents chatGPT, Aurore Dupin t’a mis en PLS!
Venise, 12 mai 1834
Non, mon enfant chéri
Ces trois lettres ne sont pas
Le dernier serment de main de l’amant qui te quitte
C’est l’embrassement du frère qui te reste
Ce sentiment-là est trop beau, trop pur et trop doux
Pour que j’éprouve jamais le besoin d’en finir avec lui
Que mon souvenir n’empoisonne aucune des jouissances de ta vie
Mais ne laisse pas ces jouissances détruire et mépriser mon souvenir
Sois heureux, sois aimé, comment ne le serais-tu pas?
Mais garde-moi dans un petit coin secret de ton coeur
Et descends-y dans tes jours de tristesse
Pour y trouver une consolation ou un encouragement
Aime autant qu’on maltraite
Aime pour tout de bon
Aime une femme, jeune et belle
Et qui n’ait pas encore aimé
Ménage-la, et ne la fait pas souffrir
Le cœur d’une femme est une chose si délicate
Quand ce n’est pas un glaçon ou une pierre
Je crois qu’il n’y a guère de milieu
Et il n’y en pas non plus
Dans ta manière d’aimer
Ton âme est faite pour aimer ardemment
Ou pour se dessécher tout à fait
Tu l’as dit cent fois
Et tu as eu beau t’en dédire
Rien, rien n’a effacé cette sentence là
Il n’y a au monde que l’amour
Qui soit quelque chose
Peut-être m’as-tu aimé avec haine
Pour aimer une autre avec abandon
Peut-être celle qui viendra
T’aimera-t-elle moins que moi
Et peut-être sera-t-elle plus heureuse
Et plus aimée
Peut-être ton dernier amour
Sera-t-il le plus romanesque et le plus jeune
Mais ton cœur, mais ton bon cœur, ne le tue pas, je t’en prie
Qu’il se mette tout entier dans tous les amours de ta vie
Afin qu’un jour, tu puisses regarder en arrière et dire comme moi
J’ai souffert souvent, je me suis trompé quelques fois,
Mais j’ai aimé
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